Le vieux lavoir
Boulevard du 14 juillet à Bar sur Aube. Samedi 02 mars, 10h30. Peu de gens connaissent cet endroit. Je glisse doucement la clé dans le verrou, rendu accessible grâce à une encoche dans l’huisserie. La porte en planche, d’un gris passe-partout s’ouvre en grinçant, sur un escalier en pierres blanches, creusées par les passages mille fois répétés des lavandières.
Au pied des escaliers, le lavoir est couvert d’une charpente encore saine, de tuiles rouges et de toiles d’araignées. L’eau est claire et limpide. Deux énormes ossatures de cheminée ornent le fond, de chaque côté de la petite trappe qui devait réguler l’alimentation en eau. Comme à chaque fois que je pénètre seul dans un lieu abandonné à son histoire, je suis pris d’une émotion particulière, je ressens la vie, j’entends des sons je vois des images. Toutes les conditions sont réunies pour déclencher, le nez au raz des margelles. Je me relève en adressant un sourire à toutes les lavandières dont les rires et les bavardages emplissent encore l’atmosphère. En haut des escaliers, je pousse la porte ; le temps, impalpable pendant quelques instants, vient de renaître.
Vous l'aurez deviné, ce n'est pas la photo prise au raz de la margelle... J'ai changé d'avis au dernier moment... Suis un peu comme une femme, je change d'avis comme ça, hop ! allez ! allez hop, on change !!!