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LIREINE
1 mars 2009

Banlieue parisienne nord (dernier épisode)

Elle le regarda l’air hébété. Une idée pourquoi, pensa t elle, pour mourir plus vite et sans douleur ? Elle les savait prisonniers. Capturés par le temps et l’isolement. Il leur était impossible de sortir tant la neige avait durci en plus d’être épaisse. Que pouvait il imaginer qui puisse réellement lui faire renaître un espoir, même furtif..

-« C’est quoi ton idée ? »

-« Ça va pas être simple, je garantis pas que ça marche, mais au moins on aura essayé… »… « Il faut à tous prix que l’on se fasse remarquer. C’est pas possible qu’il n’y ait pas quelqu’un, des secours, même si c’est à plusieurs kilomètres…Ça va être long et difficile, mais on va essayer de faire exploser ta voiture, elle est pas trop loin, mais suffisamment pour qu’on soit à l’abri. Le bruit de l’explosion et les flammes doivent bien attirer l’attention quelque part ? »

« Faire exploser ma bagnole ? » Et elle partie dans un fou rire nerveux comme elle n’en avait pas eu depuis longtemps.

Certes les conditions étaient dramatiques, bien sûr peu d’issue semblait pouvoir les sauver, leur vie était en danger et portant elle riait, elle riait à ne plus pouvoir s’arrêter…

« Faire exploser ma bagnole ? T’as pas une mitrailleuse lourde chez toi, non plus ? Et les casques, ils sont où  les casques ? le tank, sort le tank… » Et elle riait tant et si bien, si fort, qu’elle l’entraîna dans son fou rire.

Prise d’une espèce de folie, elle se précipita dehors en criant entre deux bouffées de rire :

-« Attention, y va faire péter le quartier !!! »

Il la rattrapa et referma la porte en continuant de pouffer…

-« Tu vois, c’est très exactement à ça que je pensais. Alerter, attirer l’attention comme tu viens de le faire en sortant crier »

-« Tu veux me faire exploser aussi ? »

Et elle reparti de plus belle dans ses éclats de rire incontrôlables, jusqu’à se priver d’oxygène et de respiration.

Une fois leur fou rire passé, elle ne put s’empêcher, en le regardant, de rire à nouveau quelques minutes avant de lui poser l’ultime question :

« Et tu comptes t’y prendre comment, pour faire exploser ma bagnole ? »

« Il faut déjà se frayer un chemin jusqu’à ta voiture, déblayer jusqu’à pouvoir casser une vitre, j’ai ce qu’il faut pour faire exploser un cocktail Molotov à retardement. »

Il parlait en professionnel, à sa très grande surprise. Elle s’était déjà rendue compte de sa polyvalence, voire de ses poly compétences, il n’empêche qu’elle avait du mal à l’imaginer en terroriste.

« Tu vas mettre une cagoule et des grosses chaussures montantes ? Tu prends ton couteau ? » Elle se remit à rire, comme si plus rien n’existait d’autre que la dérision. Elle ne pensait qu’à l’explosion, boum ! « Faire exploser sa bagnole » avait prit le pas sur le reste. Elle était fixée sur la déflagration.

Après avoir revêtu les vêtements les plus protecteurs, ils s’acharnèrent à dégager le minimum pour atteindre la voiture ensevelie sous un bon mètre de neige dure et compacte.

A la moitié du chemin, quatre ou cinq mètres, pas d’avantage, ils rentrèrent se réchauffer de longues minutes avant d’avoir les doigts gelés. Le plus dur était d’y retourner. Heureusement qu’il ne neigeait plus, le fin couloir tracé à coups de pied de biche et de règle à maçon restés dans le garage, dessinait une sorte de vermicelle entre la porte d’entrée et la destination qu’ils s’étaient fixée. Après plusieurs allers et retours, trois heures plus tard, ils étaient sur le toit de la voiture. Elle rentra se mettre à l’abri, après qu’il ait cassé la vitre arrière. Il se pencha pour déposer la bouteille remplie d’explosifs en tirant délicatement sur la mèche confectionnée avec le reste du salpêtre, pour lui laisser le temps de rejoindre la maison malgré les glissades prévisibles. Il estimait le retard d’allumage à une minute environ.

Lorsqu’il se décida à allumer la mèche, il avait un mauvais pressentiment, ses mains tremblaient de peur et d’angoisse au-delà du froid. Elle, tapie à l’intérieur, au plus loin de la porte, les mains collées aux oreilles, ne distinguait qu’une vague silhouette, lointaine et pourtant proche ; trop proche peut être. Lorsqu’elle aperçut l’étincelle de l’allumage, elle eut à peine le temps de le voir glisser, puis lourdement chuter dans la neige qu’une terrible explosion retentit, disloquant des morceaux de chair et de tissu rouge vers le ciel. Ces yeux, son regard entier furent imprégnés de sang aussi. La proximité de l’explosion avait soufflé toute la façade de la maison, l’enfouissant sous les débris, après l’avoir transpercé de toutes parts des stalactites décrochés par le souffle. .

Son corps, en partie mutilé, fut retrouvé congelé plusieurs dizaines de milliers d’années plus tard par des êtres ignorant tout de l’histoire de la terre.

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Commentaires
L
Vi, c'est ça qu'est bien.
M
Mais c'est horrible!!!!!!!!!!!!!!!!
L
Mais ceci dit, je diminuerai un peu la couche quand même.
L
Oh toi, on voit que tu n'as jamais marché sur de la neige glacée...
N
On a l'impression que t'en avais marre alors tu les a tué vite fait. Bref, je trouve que ça tourne court.<br /> Ah, et puis, s'il y a un mètre de neige au-dessus de la voiture, il faut espérer que c'est une mini parce que sinon ils ont de la neige, glacée qui plus est, largement au-dessus de la tête. Donc, ils creusent un tunnel qui risque fort de leur tomber dessus.<br /> Bah, tu voulais des critiques...
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