Atelier Pièces montées
Marilyn est arrivée la première. Tremblante, fragile, sans maquillage, vraie, simple, touchante. Norma a pris le dessus. Elle s’est assise dans le grand canapé gris souris. Elle attend, les yeux dans le vague. Elle espère. Lino sonne à la porte. On lui ouvre. Il la rejoint dans la salle d’attente. Il ne la connait pas, ne la reconnait pas, ne la voit pas. Il est imposant, rassurant, et si sûr de lui. Au mur, des dizaines d’affiches de cinéma. A un moment leurs yeux se croisent. Rien ne se passe. De toute façon, ils voudraient se parler qu’ils n’y arriveraient pas. Soudain la porte s’ouvre à nouveau : un homme. Un homme ? On ne sait pas, un personnage arrive, il enlève son duffle coat et le jette sur son épaule, une mouette se met à voler dans la pièce, il regarde la femme puis l’homme assis l’un en face de l’autre et demande : « c’est ici pour le casting des Tontons flingueurs ? »