Bol d'air
Lassé de voir les eaux continuer à monter, inlassablement... 2013 doit être proche des crues centennales ma parole ! C'est la première fois en 23 ans que l'on assiste à une impossibilité de vidanger les lacs, la seine étant en crue. Du coup, rebelote, la flotte s'accumule en amont et comme les nappes sont déjà débordantes, on craint le même phénomène qu'en mai. J'ai acheté 2 bouées canard, 1 dauphin en plastique pour jouer dans l'eau en attendant les secours et on a étendu des serviettes sur le toit près de la cheminée pour se sécher le moment venu (parce qu'il arrivera bien quand même, ce fameux moment là...)
Donc, disais-je, on va promener dans la forêt, là au moins, on sera au sec... On se gare à notre endroit habituel, NOTRE place quoi ; celle où qu'on est les seuls à pouvoir se garer parce qu'elle est à nous et à nous seul... Juste à l'entrée du sentier qui prend naissance entre 2 grands hêtres à l'orée du bois.
Le sentier s'élargit un peu plus loin, laissant place aux champignons, aux fougères, aux grenouilles, aux pics-verts, aux salamandres, aux otaries (nan j'déconne)...
Les petites souches recouvertes de mousse et de lichens qui sentent bon l'humidité et les parfums du bois vermoulu. J'adore me mettre à plat ventre, la tête au dessus et respirer profondément comme une inhalation. S'enivrer de ce mélange d'odeurs subtiles qui pénétrent, qui transportent...
Puis arrive l'endroit aux trompettes. C'est un lieu renommé. Magique aussi la confusion avec l'environnement, les feuilles mortes. Elles sont là tapies au sol, comme un bernard lhermite dans sa coquille (je dis ça à cause de tapie, vous suivez ?). On dirait qu'elles se cachent, qu'elles jouent (normales pour des trompettes). Trouveras ? Trouveras pas ?...
Trouvées ! Bon, il faut se rendre à l'évidence, c'est la fin pour cette année. 3 ou 4 poignées, on continue le chemin, puis on rentre... Tiens, on dirait que l'eau commence à baisser. Bonne nouvelle.